La gestion des conflits

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet qui nous concerne tous : la gestion des conflits au quotidien.

Parce qu'il y a des jours où la fatigue prend le dessus, où l'on se sent totalement dépassé par le comportement de nos enfants et que cela est totalement normal. Il faut garder à l'esprit que nous sommes des humains avec nos forces et nos faiblesses, que l'on peut tous craquer à un moment donné.
Mais la direction que l'on souhaite prendre dans l'accompagnement de notre enfant nous permet d'y voir plus clair avec le recul et ainsi d'être bienveillant envers lui mais également envers nous-même.

Nul besoin de culpabiliser si parfois vous craquez, vous êtes juste un papa ou une maman fatiguée qui a besoin d'un peu de répit alors les jours difficiles, soufflez un bon coup, serrez-fort votre petit amour contre vous et pensez à un joli moment partagé avec lui. Demain sera un autre jour.


Je n'entends pas vous proposer de solutions miracles, mon but est simplement de partager notre fonctionnement et quotidien à la maison.

Si vous nous suivez depuis quelques temps, vous savez qu'à la maison, nous n'avons pas recours aux Violences Educatives Ordinaires (fessées, punitions …). Nous partons du principe que l'enfant est un être à part entière en construction et qu'il a besoin de notre aide pour s'épanouir au quotidien.
Nous n'utilisons pas non plus de mise à l'écart, ou coin, car la maturité cérébrale de l'enfant ne lui permet pas de comprendre ce qu'il en est. Il faut garder à l'esprit que ces situations sont pour l'enfant une grande source de stress impliquant la sécrétion de cortisol qui est une molécule nocive pour le développement du cerveau.  

Mais alors concrètement comment réagissons-nous au quotidien ?

Depuis qu'il est tout petit et à la surprise de notre entourage, nous avons pris le parti de le laisser « réparer » ce que nous pouvons considérer de notre point de vue d'adultes comme des « bêtises ». Il est important pour les enfants d'explorer leur environnement : c'est en les laissant faire et expérimenter qu'ils arriveront à maîtriser et affiner leur motricité au fil de leurs apprentissages. Cela va dans la continuité de la pensée Montessori que nous essayons d'appliquer au quotidien avec notamment les activités de vie pratique.

Nous avons fait comme choix d'accompagner Nolan dans ses apprentissages au quotidien en le laissant acteur de toutes les tâches du quotidien et en ajustant bien entendu à son âge et à son développement.

Un exemple parmi tant d'autres : quand Nolan renverse un verre: nous n'émettons aucune colère car bien souvent ce n'est pas fait exprès, c'est simplement que le geste moteur n'est pas encore assez précis et que pour y parvenir, il faut qu'il puisse s'entraîner encore et encore : c'est donc en le laissant explorer et s'entraîner que son geste pourra s'affiner. Mais, il sait que c'est à lui de « réparer » ce qu'il a fait : bien sûr cela évolue avec son âge et nous sommes toujours là pour l'accompagner.

A maintenant presque 2 ans et demi, quand cela arrive, Nolan nous demande ou va chercher lui-même l'éponge grâce à sa tour d'apprentissage qui nous est indispensable au quotidien ( vous trouverez plus d'informations ici : http://jeunemamanextraterrestre.blogspot.fr/2016/11/la-tour-dapprentissage.html). Il cherche ensuite un contenant afin de pouvoir verser l'eau épongée et termine bien souvent par nous demander un torchon pour que tout soit « sec » comme il dit. Il est intéressant de l'observer et de voir à quel point il se concentre pour parvenir à cela.

Nous agissons de la même façon s'il met du feutre au sol ou sur une chaise : c'est lui qui enlève le feutre. Il le sait très bien et nous avons pu remarquer qu'à certaines périodes, il pouvait faire exprès de mettre du feutre juste pour s'entraîner avec l'éponge alors bien entendu, nous l'avons laissé faire en verbalisant à chaque fois qu'on dessinait sur les feuilles et non sur les chaises. Et nous lui proposons quelques petites activités afin qu'il puisse s'exercer avec l'éponge.
Il est important dans notre vision de ne pas le récompenser quand il fait une action que l'on pourrait qualifier comme « bonne », qu'il nous aide au quotidien : nous le remercions simplement de ce qu'il a fait comme nous le ferions pour chacun d'entre nous à la maison.

Quand il a besoin de jeter, nous lui offrons un endroit où il peut jeter en sécurité et sans faire mal : c'est ainsi qu'il finit systématiquement dans sa piscine à balles et que le salon devient une piscine à balles géantes. Cela permet de transformer un moment qui aurait pu être bien difficile en joli moment de complicité.

Pour toute situation difficile, nous essayons dans la mesure du possible de proposer une alternative afin de répondre à ses besoins sans s'énerver.

Un enfant de 2 ans et demi c'est aussi un enfant en pleine affirmation de soi avec parfois des colères en cas de frustration car il y a des règles à respecter à la maison notamment prendre soin les uns des autres (ce qui exclue de taper).

Bien souvent, il me suffit de lui expliquer et de lui faire un câlin pour calmer ses colères. Nous comptons tranquillement jusqu'à 20 en se serrant dans les bras l'un de l'autre car il faut savoir que c'est le temps nécessaire avant que l'ocytocine commence à être sécrétée par le corps et très souvent, je vois un sourire apparaître au bout de ses lèvres alors je sais que cela va aller mieux.

Et pourtant, il arrive encore à Nolan de nous taper... Ceux qui nous suivent sur Instagram savent qu'hier soir a été très dur à la maison : une vraie tempête émotionnelle pour mon petit bonhomme que je n'ai pas réussi à apaiser facilement sûrement parce que moi aussi j'étais bien fatiguée. Nous avions eu une après-midi bien chargée avec notamment un cours d'essai d'éveil musical dans lequel il n'y avais que des enfants plus grands que lui et des petites courses... Il m'a énormément tapé, cela a été très difficile pour nous deux... Mais comme toujours, nous avons réussi et à dose de câlins et de bisous, nous nous sommes endormis sereins.

Il faut accepter que parfois tout n'est pas parfait : le principal c'est l'amour dont on entoure nos enfants. Être là chaque jour, les accompagner dans leurs émotions même quand celles-ci sont difficiles pour nous, c'est leur permettre de devenir des adultes épanouis à l'écoute de leurs besoins.

Belle et douce journée



Commentaires

  1. Garder sa ligne directrice au milieu de ce qui peut agacer, et penser à l'enfant dans son ensemble, en effet, c'est clef. Je crois que prendre conscience de l'impact de nos choix éducatifs ne peut que nous entrainer à plus de tolérance !

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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