La motricité libre

En voilà un drôle de concept qui m'était totalement inconnue avant d'être maman.

De quoi s'agit-il en quelques mots ? Cette idée a été développée par Emmy Pikker : elle consiste à laisser l'enfant acteur de sa motricité afin qu'il puisse faire seul la découverte de son corps et de ses capacités à se déplacer.

En pratique, le plus simple est d'avoir une couverture ou un tapis sur lequel on peut poser son petit amour afin de le laisser évoluer au sol et en sécurité. Il est important qu'il ait autour de lui des petits jouets pour lui donner envie d'aller s'aventurer un peu plus loin. Les parcs et transats ne sont pas forcément à proscrire mais il vaut mieux les à utiliser à petite dose et pour des temps très courts.

Ici, Nolan n'est jamais allé dans un transat tout simplement par choix et parce que l'on n'en a pas ressenti le besoin. Et comme toujours ; peu importe ce que l'on fait, on a eu le droit entre autres à « mais vraiment tu ne le mets jamais dans un transat ? », « c'est pratique tout de même ». Chacun ses choix, ici à aucun moment on ne s'est senti en difficulté car notre loulou n'avait pas de transat.

Nous avions un parc dans lequel il est allé très peu quand il était vraiment tout petit et qu'il n'avait pas encore envie d'explorer le monde. Puis très vite, le parc a laissé place à un espace de jeu dans le salon. Nous avons aménagé un petit coin cocooning (pour être honnête, je devrais dire une bonne partie de notre salon) pour notre bonhomme.

Nous nous sommes débarrassés de notre table basse afin qu'il dispose d'un espace suffisamment grand pour qu'il puisse avoir envie d'explorer le monde. Il nous fallait un tapis afin qu'il soit en sécurité sur le sol et qu'il puisse essayer de se mouvoir sans risquer de se faire mal : notre choix s'est porté sur le tapis ikea pour enfant qui est vraiment très bien. A 17 mois, les 2 tapis achetés sont encore en place et ont permis d'amortir quelques chutes lorsqu'il a commencé à se mettre debout...

Chaque enfant se développe à son rythme et les acquisitions motrices ne se font pas forcément tout le temps dans le même sens. Nolan s'est mis debout assez tôt, il avait environ 6 mois. A 8 mois, il savait monter nos escaliers et pourtant, il ne marchait pas encore à 4 pattes, il rampait encore comme un ver de terre. On était persuadé qu'il marcherait directement sans passer par l'étape 4 pattes. Mais alors qu'il se déplaçait debout le long des meubles, il s'est mis à essayer le 4 pattes à l'envers puis s'est lancé en avant jusqu'à aller très vite . Pour avoir essayer de faire du 4 pattes (quelle idée bizarre mais je suis persuadée que ça rappellera des souvenirs à d'autres), les enfants sont vraiment impressionnants car cela fait vraiment mal aux genoux. Il a fait ses premiers pas un peu avant ses 1 ans et s'est vraiment lancé quelques semaines après. Tout cela pour dire qu'il faut être à l'écoute de notre enfant et leur faire confiance.

Chacun y va à son rythme mais les enfants finissent tous par marcher et même si certains ne passent pas par le soit-disant « fondamental 4 pattes », ils vont bien et peuvent devenir des adultes tout à fait épanouis alors respirez et prenez le temps d'observer vos enfants. C'est eux qui ont les clés de leur développement psychomoteur, vous êtes là pour les accompagner de votre mieux dans cette découverte.

Parler motricité libre, c'est aussi aborder le sujet controversé des trotteurs et youpalas. Il faut tout d'abord savoir que dans de nombreux pays voisins (qui ont pour la plupart des années d'avance sur nous), leur vente est simplement interdite. Inutile donc de me dire que vous en avez un car « ils en vendent dans les magasins, ce qui veut donc dire que c'est bien pour nos enfants ».... Si vous saviez le nombre d'objets vendus dans nos magasins qui ne devraient même pas exister, vous seriez surpris. Dans notre société actuelle, c'est l'argent d'abord, le bien-être de nos enfants passe après.

Il faut tout d'abord faire la différence entre le trotteur et le porteur, ce sont deux objets totalement différents.

Le porteur permet à l'enfant d'être sur un objet stable et de décider par lui-même de se déplacer à l'aide de ses pieds. Il faut noter qu'il est conseillé de proposer le porteur seulement une fois que l'enfant est capable d'y monter et descendre tout seul.

Dans le trotteur, l'enfant est assis dans un harnais suspendu à une tablette monté sur roues. Avec cet objet, l'enfant va plus vite et plus loin mais sans maîtriser quoi que ce soit. C'est un outil de redressement artificiel ce qui signifie que l'enfant se retrouve dans une position qu'il ne maîtrise pas seul. Il sent qu'il ne peut pas gérer lui-même la situation et se retrouve en situation d'hyper vigilance afin d'essayer de retrouver le contrôle. L'enfant risque d'acquérir une position debout non connectée au reste de leur motricité. De plus, il faut savoir que le trotteur est responsable de nombreux accidents domestiques et notamment de traumatismes crâniens dus à des chutes faites dans le trotteur. C'est donc un objet à éviter tant que possible pour nos enfants. Ne me dites pas « moi je suis allé dans un trotteur et je vais bien, je ne suis pas mort ! ». Certes c'est peut être le cas et tant mieux pour vous mais cela ne veut pas dire que votre loulou n'aura aucune séquelle alors pourquoi prendre le risque alors qu'il existe tant de choses pour son bon développement. Ce serait comme dire « j'ai pris la voiture, je ne me suis pas attachée et je suis encore là » : oui effectivement mais si vous aviez eu un accident ce serait différent. Alors soyez ouvert à la pensée des autres et aux études scientifiques démontrant la nocivité du trotteur.

C'est un sujet long et passionnant que la motricité libre et cela rejoint totalement notre façon de penser pour notre loulou ; encore une fois on a décidé de le mettre au cœur de l'apprentissage de sa motricité. Et maintenant, notre petit bonhomme galope partout, il court souvent après son chien : c'est un vrai régal de le voir faire.

« Laisser votre enfant acteur de sa motricité, c'est lui donner confiance en ses capacités »