Comment réagir face à un enfant qui tape?
En tant que parents, nous sommes tous confrontés à une
voire plusieurs phases plus ou moins longues pendant laquelle notre
enfant nous tape. Ce que je vais vous livrer aujourd'hui, c'est tout
simplement mon cheminement personnel de maman inspiré des diverses
lectures que j'ai pu avoir. Et je sais d'ores et déjà qu'il y a de
fortes probabilités que nous traversions d'autres tempêtes
émotionnelles avec notre petit amour et que nous trouvions d'autres
solutions d'ici là...
Cet article ne se veut absolument pas comme LA vérité
absolue mais plutôt comme une invitation à la réflexion.
A cette question, certains d'entre vous me répondront
sans doute qu'il suffit de lui mettre une fessée pour lui faire
comprendre que c'est mal ce qu'il vient de faire.
Il
me paraît difficile de faire comprendre à un enfant qu'il faut
arrêter de taper en le tapant à notre tour. Pour lui, la réponse
appropriée devient de taper puisque c'est votre réponse d'adulte et
que, je vous le rappelle, nous sommes le modèle de nos enfants.
(J'en
profite pour rappeler qu'une loi a désormais été adoptée et
qu'elle interdit la violence auprès des enfants. En France, 2
enfants par jour meurent de maltraitance... ça donne à réfléchir)
Certains encore vont encore me dire « j'ai pris
des fessées et je n'en suis pas mort »... Je vous dirai que
pour autant ce n'est pas une réponse appropriée. La fessée est
banalisée mais si un homme frappe sa femme, c'est de la « violence
conjugale » alors que lorsqu'il s'agit d'un enfant, certains
appellent cela de « l'éducation »... Ceux qui ont pris
de nombreuses fessées ou claques s'en souviennent encore, cela peut
parfois générer du stress d'y penser de nouveau... D'ailleurs,
quand un ministre se prend une « claque », il crie au
scandale... C'est bien que recevoir une claque, une fessée ou tout
autre forme de VEO (violence éducative ordinaire) n'est pas tout à
fait normal.
Comme souvent, je me fie aux sciences pour me forger un
avis et non sur l'avis de l'entourage... L'apport des neurosciences
affectives nous éclaire davantage sur le fonctionnement du cerveau
chez un tout-petit et nous permet de mieux comprendre l'importance
d'être bienveillant et empathique avec nos enfants.
Il faut se l'avouer se faire taper par notre enfant nous
déstabilise totalement ce qui fait que nous avons du mal à
canaliser et à gérer nos émotions.
Les émotions, qu'elles soient positives ou négatives,
sont des signaux nous renvoyant à notre état d'esprit. Il est
important de pouvoir mettre des mots sur nos émotions afin de nous
apaiser. Il est donc indispensable en temps qu'adultes d'accompagner
l'enfant et de mettre les mots sur les émotions qu'il ressent car
eux n'y arrivent pas encore seuls.
En temps qu'adultes, c'est le cortex préfrontal qui
nous permet de faire face lorsqu'on se sent envahi d'une émotion
mais le cerveau du petit enfant est totalement immature (il faudrait
environ 25 ans pour que cette partie du cerveau soit mature) ce qui
fait que lorsqu'il est contrarié et pleure, il traverse réellement
une tempête émotionnelle à laquelle il ne peut faire face seul, il
a besoin de l'adulte empathique, bienveillant afin de l'apaiser et de
passer à autre chose. Ces situations engendrent un grand stress à
l'enfant entraînant la sécrétion de cortisol qui est une molécule
nocive pour le développement du cerveau.
Alors, concrètement, comment intervenir face à un
enfant qui nous montre son désaccord en nous frappant ?
Je dirai qu'il faut tout d'abord essayer de comprendre
ce qui a déclenché ce geste car un tout-petit a du mal à contrôler
ses émotions et s'il tape, c'est que c'est une réponse à un
ressenti, une frustration et que son cerveau archaïque a pris le
relais... Notre rôle c'est de l'amener à comprendre ce qu'il se
passe et de lui donner les clés pour agir autrement qu'en frappant.
Je ne dis pas ici qu'il faut faire ce que l'enfant voulait mais il
faut lui donner les clés pour réussir à se calmer.
Il ne faut pas oublier qu'un enfant n'a pas forcément
les mots pour exprimer ce qu'il ressent, il fait avec les « moyens
du bord » et ça passe par le geste.
Mais alors comment réagir ?
Il faut essayer de lui expliquer ce qu'il faut faire et
lui montrer le bon geste.
Il ne faut pas hésiter à répéter encore et toujours
la même chose afin que l'enfant l'assimile. Nous avons opté pour
lui dire « avec les mains, on caresse » et généralement,
nous lui montrions le bon geste soit avec notre main soit avec la
sienne. Chacun peut trouver la « méthode » qui
correspond à son enfant.
Bien entendu cela va prendre du temps et demander de
l'énergie pour parvenir à ce que l'enfant comprenne le bon geste et
sache comment réagir mais maintenant, il arrive très souvent
spontanément à Nolan de nous faire des caresses sur le visage. Quel
bonheur de le voir approcher sa main près de mon visage tout en
douceur.
Alors, oui ça lui arrive encore de taper mais beaucoup
moins souvent et sa réaction s'ajuste bien souvent seule : il
nous regarde et nous fait un bisou ou une caresse car il sait que
taper c'est interdit.
Il y a des moments qui ont été plus rudes que d'autres
et nous avons perdu la patience car il tapait vraiment énormément
certains jours. Alors il nous est arrivé d'avoir du mal à gérer
mais à force de persévérance, on arrive à tout et quel bonheur
d'élever un enfant dans la bienveillance et de lui montrer le
chemin.
Commentaires
Enregistrer un commentaire