L'alimentation

Aujourd'hui, je vous propose un article sur un sujet qui concerne tous les parents : l'alimentation des bambins.

Pourquoi cet article ?
Tout simplement parce que Nolan traverse depuis plusieurs mois déjà des phases plus ou moins faciles avec l'alimentation et que nous ne sommes pas seuls, c'est une évidence.
Il faut savoir que pendant quelques semaines, Nolan ne mangeait quasiment plus rien : plus de viande, plus de légumes et même plus de fruits (l'espace de 48h)... Nous l'avons laissé gérer sans aucune pression et doucement mais sûrement, il a repris une alimentation davantage variée et équilibrée. A ce jour, il ne mange toujours quasiment aucun légume : dès qu'il voit un poivron, une courgette ou tout autre légume, il trie dans son assiette. Si nous avons le malheur d'en mettre sans le vouloir sur la fourchette, il recrache bien entendu la bouchée alors oui, il vaut l'avouer il mange des féculents (pâtes, riz, pomme de terre) mais notre bonhomme est un frugivore : il mange énormément de fruits par jour et les aime quasiment tous. Nous continuons à lui proposer à chaque repas exactement les mêmes aliments que nous. Et nous sommes sûrs qu'un jour ou l'autre, il mangera de nouveau des légumes mais pour le moment, il a l'air de trouver tous les nutriments nécessaires présents dans les légumes ailleurs dans son alimentation. Pourtant, nous pourrions faire partie des parents inquiets face à l'alimentation de leur enfant puisque Nolan passe tout juste la barre des 12 kilos à 2 ans mais honnêtement, c'est un petit bonhomme en pleine forme qui ne s'arrête jamais et qui sait exactement nous dire quand il a faim et ce dont il a besoin.

Qu'ils soient bons ou petits mangeurs, nos enfants traversent tous des phases similaires concernant l'alimentation. Il faut tout d'abord savoir que l'appétit d'un enfant varie d'un jour à l'autre ce qui explique la diversité de leur « ration alimentaire ». Vous ne mangez pas chaque jour la même quantité alors pourquoi vouloir agir ainsi avec vos enfants et leur donner absolument leur 100g de purée parce c'est le pédiatre qui l'a dit ? Instinctivement, nos enfants savent écouter leur corps et reconnaître les signaux de faim ainsi que ceux de satiété mais pour cela, il faut les laisser gérer leur alimentation et leur faire confiance. Naturellement, ils savent ce dont ils ont besoin chaque jour.

Alors que faut-il faire face à un enfant qui ne mange pas? Nous avons de nombreuses raisons en tant que parents de s'inquiéter quand notre enfant ne mange pas (peur des carences, d'une perte de poids importante...), si l'on ajoute à cela un enfant de petite corpulence qui ne dormirait pas la nuit, c'est encore pire... Et pourtant, si nous lâchons prise et leur accordons notre confiance, il m'apparaît que le rapport à l'alimentation de nos enfants ne peut être que meilleur.

Il est important, dans la mesure du possible, de ne pas entrer dans un conflit avec notre enfant s'il ne mange rien. Ne pas le forcer me paraît la réaction principale à avoir : en effet, si vous n'avez pas faim, accepteriez-vous que quelqu'un vous oblige à manger en faisant le clown devant vous ? Votre réponse sera sans équivoque, mettez-vous donc à la place de vos enfants. Ils ont le droit d'être considéré comme des êtres en construction connaissant déjà leurs propres limites.
Plus l'enfant sentira que la pression est grande, plus les difficultés alimentaires risquent de prendre de l'ampleur. Car vous risquez de vous énerver à chaque repas, de stresser à l'avance à l'approche des repas et tout cela, votre enfant le ressent... Alors même si cela est difficile, le lâcher prise est la meilleure des décisions que ce soit pour votre santé mentale mais également pour votre enfant.

Il est nécessaire de savoir que ¾ des enfants de 2 à 10 ans traversent une phase appelée : néophobie alimentaire. Il s'agit d'un sentiment de « peur » face à de nouveaux aliments mais c'est également le rejet de certains groupes d'aliments que l'enfant mangeait auparavant (typiquement ce qu'il se passe chez nous avec les légumes). C'est une phase normale du développement du goût chez les enfants : une façon, sans doute, de s'affirmer encore davantage et de prendre leur autonomie face à l'alimentation. Elle s'atténue progressivement au fil des années (et oui il va falloir être patient)...

Il faut continuer à proposer à votre enfant les aliments rejetés : on considère qu'il faut parfois jusqu'à 20 présentations avant que l'enfant ne veuille goûter l'aliment alors ne désespérez pas. Il faut veiller toutefois à lui proposer également les aliments qu'il mange au sein de la journée afin qu'il puisse trouver l'énergie nécessaire.
La plupart du temps, nos repas sont composés de légumes et de féculents, une fois par jour de viande et en dessert, nous prenons généralement un fruit. Nolan y pioche ce dont il a besoin chaque jour et nous réclame des collations (fruits ou compotes) en fonction de ses besoins.

Relâcher la pression quant à l'apport journalier de nos enfants n'est pas simple, je le conçois. Il faut garder à l'esprit que manger est naturel, que c'est une réponse à un besoin intrinsèque : la faim. Il n'y a donc aucune raison de priver votre enfant de dessert s'il n'a pas mangé le reste ou de lui en donner un parce qu'il a bien mangé, le dessert n'est aucunement une récompense, il fait partie du repas à part entière.

Les bonnes habitudes alimentaires se prennent dès le plus jeune âge et notamment par imitation : si nous mangeons facilement en collation des fruits, notre enfant voudra faire comme nous, c'est une évidence mais il y aura bien entendu des fluctuations en fonction de son appétit. S'il nous voit manger des légumes, il voudra lui aussi à un moment donné y retourner et goûter de nouveau les aliments longtemps délaissés. Alors n'oubliez pas de montrer le bon exemple à vos enfants !

Il faut garder à l'esprit qu'il ne faut pas comparer les enfants car même en matière d'appétit, ils sont tous différents, ils ont tous leur propre besoin, certains sont des gros mangeurs, d'autres ont des appétits de moineau (tout comme nous adultes) alors écoutez-les, ils seront votre meilleur guide. Votre enfant semble avoir encore faim malgré ce qu'il a mangé, donnez-lui en un peu plus ; au contraire, il n'a pas beaucoup mangé et délaisse ce que vous lui proposez, laissez-le gérer, il mangera davantage à un autre repas.

A 2 ans, l'attention d'un enfant est de 5-10 minutes alors même s'il a besoin de plus de temps que cela pour manger (ce qui est fort probable), il se peut qu'il ait un besoin moteur plus important et qu'il se lève ou tourne autour de votre table en mangeant : c'est totalement normal , ne culpabilisez pas, votre enfant est encore tout petit. Plus les mois passeront, plus il passera du temps à table avec vous.
A la maison, il y a des jours où Nolan peut rester facilement le temps du repas à table et d'autres où n'a absolument pas envie alors on le laisse gérer. De toute façon, il a décidé qu'il mangerait sur une chaise directement sans réhausseur depuis une semaine donc il peut descendre librement et en toute sécurité de la chaise.

Il est important de faire des repas un moment privilégié en famille, d'éteindre la télévision (si elle est allumée) afin de maintenir un environnement calme et de permettre à l'enfant de se concentrer sur le repas, d'être détendu au moment du repas afin de passer un agréable moment fait d'échanges en toute simplicité et non de cris parce que votre enfant ne mange pas... Veillez dans la mesure du possible à prendre les repas à des heures régulières afin de donner un rythme à votre enfant pour lui donner des repères dans sa journée et qu'il puisse anticiper ce qu'il va se passer ensuite.
Nous avons pour notre part un rythme décalé depuis la naissance de Nolan mais il a toujours été le même : ne travaillant que les matinées, nous mangeons le « midi » quand je rentre c'est-à-dire vers 14h et le soir vers 19h30.

Faites de chaque repas un moment de plaisir, de découverte le tout dans une atmosphère détendue : tout le monde y gagnera, vous les premiers !

Attention, il n'est pas question dans cet article des enfants pouvant présenter un trouble de l'oralité et pour lesquels la prise en charge orthophonique est recommandée. Il faut savoir que ces enfants présentent une hypersensibilité sensorielle entraînant des repas longs avec une hypersélectivité alimentaire. Ils présentent généralement des difficultés à toucher les textures avec les mains. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter une orthophoniste spécialisée dans la prise en charge de l'oralité. Plus la prise en charge est précoce, plus les progrès sont rapides et importants.

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