L'éducation bienveillante

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet qui me tient à cœur parce qu'on la pratique au quotidien : l'éducation bienveillante, je dirai même plus l'accompagnement bienveillant... Et oui, selon moi (et ce n'est que mon humble avis) nous n'éduquons pas nos enfants, notre rôle est de les accompagner en leur apprenant jour après jour à faire leur propre choix.

Certains voient l'éducation bienveillante comme un phénomène de mode, d'autres comme du laxisme alors je vais tenter aujourd'hui de vous donner ma vision...

L'accompagnement bienveillant a toujours existé et est plus ou moins développé selon les pays : les pays nordiques ont toujours une longueur d'avance sur nous. Les neurosciences affectives démontrent un peu plus chaque jour l'effet néfaste des violences éducations ordinaires (punition, fessée et autres...) : nous savons maintenant que l'accompagnement bienveillant de nos enfants dans leurs premières années de vie est essentiel et qu'il façonne les êtres en devenir qu'ils sont. Pour ceux qui voudraient davantage d'informations à ce sujet, je vous invite à lire les livres d'Isabelle Filliozat ou de Catherine Gueguen.

En premier lieu, « l'éducation » bienveillante repose sur le respect du rythme de l'enfant que ce soit pour le sommeil, l'alimentation, la motricité mais également dans toute la vie quotidienne. Au quotidien, il s'agit de suivre les envies de l'enfant et de l'accompagner dans tous ses apprentissages en lui proposant les situations lui permettant de s'épanouir.

Dès tout petit, nous avons prôné la motricité libre afin que Nolan puisse se mouvoir comme il le désirait sans aucune contrainte (vous pouvez retrouver mon article sur le blog à ce sujet dans la section motricité globale). Il a su descendre du canapé en marche arrière et donc en toute sécurité aux environ de 7 mois. Nous l'avons toujours laissé explorer librement et sans contrainte son environnement, il connaît la notion de danger et est toujours extrêmement prudent quand il s'aventure sur un endroit insolite comme la table récemment.

Chaque activité proposée à Nolan repose sur un intérêt décelé en l'observant tout simplement ce qui demande d'être à l'écoute de nos enfants. En ce moment, il est toujours autant intéressé par les couleurs et son intérêt pour les nombres grandit un peu plus chaque jour donc je lui prépare de nouvelles activités en rapport. Chez nous, les activités sont à sa disposition, il peut donc, au gré de ses envies et besoins, choisir par lui-même ce qu'il veut faire.

Concernant le sommeil, il ne s'agit pas de laisser s'épuiser son enfant s'il a du mal à s'endormir mais de lui proposer un rituel d'endormissement afin qu'il puisse s'endormir sereinement. Chaque enfant a un horaire propice à son endormissement, il faut réussir à le trouver. Il y a bien entendu des phases plus faciles que d'autres et des phases de régression, cela fait partie du développement de l'enfant.
A bientôt 23 mois, Nolan réclame de lui-même tous les soirs à aller au lit. Il fait d'abord un câlin à son papa puis il s'endort avec moi très facilement. Et pourtant ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Nolan et le sommeil ça a toujours été compliqué mais en lui laissant l'opportunité de faire à son rythme sans rien attendre de lui, il avance alors oui il se réveille encore très souvent la nuit mais quand on sait que la maturité cérébrale permettant à l'enfant de faire ses nuits arrive entre 2 ans et demi et 6 ans, tout va bien, on a le temps. Alors oui c'est fatigant mais il faut garder à l'esprit que l'enfant ne fait pas exprès de se réveiller, il a juste besoin de nous pour s'apaiser.

Être bienveillant c'est également montrer le bon exemple à son enfant sans rien attendre en retour car toutes nos expressions, notre façon de nous exprimer et d'agir influencent directement le comportement et le développement du langage de nos enfants. En effet, cela s'explique car le cerveau du jeune enfant est d'une grande plasticité cérébrale les premières années de vie. Ils ont une soif intarissable d'apprendre, à nous de leur apporter ce qu'il leur faut pour développer toutes leurs compétences. Un exemple concret : nous n'avons jamais demandé à Nolan de dire « merci » quand nous lui donnions quelque chose mais bien entendu, naturellement, nous sommes polis donc il nous a entendu le dire maintes et maintes fois. De lui-même, depuis quelques mois maintenant, il dit « merci » tout le temps spontanément. Si une fois, il ne nous le dit pas, ce n'est pas grave, nous ne lui faisons même pas remarqué. Ce qui est important c'est toutes les autres fois où il l'a dit : nous nous focalisons sur ce qu'il fait et non sur ce qu'il ne fait pas.

Accompagner son enfant de façon bienveillante au quotidien ne signifie pas que l'enfant a le droit de tout faire : chez nous, il y a un cadre et des règles. Un exemple tout simple, Nolan sait, lorsque nous faisons une activité notamment le sable de lune, que tout se passe sur l'espace de jeu, s'il en lance partout, l'activité s'arrête mais sans cri, sans punition : nous stoppons simplement l'activité en la rangeant. Il arrive bien entendu que Nolan ne soit pas content et qu'il manifeste son mécontentement : il en a parfaitement le droit et je mets des mots sur ce qu'il vient de se passer et sur sa frustration due à l'arrêt. Le plus important est d'accepter que l'enfant ait des émotions et l'aider à traverser ses tempêtes émotionnelles. Il faut garder à l'esprit que la partie du cerveau gérant les émotions ne sera réellement mature à 28 ans, cela aide à relativiser ce que bon nombre appellent des « caprices ».

Accompagner l'enfant au quotidien c'est aussi le laisser dire Non mais essayer de comprendre pourquoi ce « non » est dit. Il ne s'agit pas là du « non » que notre enfant dit avec un grand sourire aux lèvres juste pour nous faire réagir mais bien de celui qui engendre une émotion intense chez l'enfant parce qu'il sait ce qu'il veut et que nous n'arrivons pas à comprendre. Voilà un petit exemple concret car je trouve cela toujours plus parlant. Samedi dernier, nous nous préparions pour la ludothèque, j'avais choisi ses affaires pour aller plus vite mais au moment de s'habiller, il ne voulait pas et se mettait en colère. Alors j'ai pris le temps de comprendre ce qu'il se passait (ce n'est pas facile avec un enfant qui a encore du mal à s'exprimer) mais il a fini par me faire comprendre que ce n'était pas ce pantalon qu'il voulait mais un autre. Et après l'habillement s'est passé à merveille. Il vaut mieux prendre parfois 5 minutes pour comprendre plutôt que d'être tous les 2 énervés à la fin de l'habillement d'autant que c'est pour aller dans un endroit agréable après.

La bienveillance est vraiment pour moi une philosophie de vie. La vie est plus douce quand nous considérons nos enfants comme des personnes ayant des ressentis, des émotions et que nous nous devons d'accompagner chaque jour pour qu'ils deviennent de futurs adultes pleinement épanouis.


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